Dans le cas que je vais exposer pour notre réflexion, partir ne signifie pas faire un voyage « classique » en louant une chambre d’hôtel pour retrouver son chez-soi après quinze jours de repos. Il ne s’agit pas non plus de s’expatrier dans un pays pour y exercer un emploi.

Partir, ici, c’est définitivement quitter la sécurité (illusoire) de son foyer pour vivre autrement, pour changer de vie. Rien d’aussi rustique qu’une yourte ou une caravane, ce que le mot « nomade » inspire souvent. Pas non plus de barouds dans des régions sauvages du monde. Rien de très aventureux. On peut vouloir quitter son quotidien tout en restant une famille prudente, prévoyante, qui désire s’assurer un certain confort.

Ne pas fuir : affronter la réalité avant de partir

Vous noterez que je dis « quitter son quotidien » et non « le fuir ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit : la fuite est la mauvaise raison de partir. Le départ ne doit pas être une échappatoire, car ce quotidien que vous fuyez finirait par vous rattraper.

Problèmes financiers ?

Partir sans résoudre vos problèmes financiers provoquera rapidement un retour de flammes sur vos comptes bancaires, vos salaires et votre liberté d’esprit.

Problèmes familiaux ?

Vous pourriez regretter votre départ, et l’incompréhension de vos proches se transformera en colère, en tristesse ou en déception.

Quel que soit le problème, la fuite entraînera de la culpabilité et elle aggravera les choses. Ignorer les problèmes ne les fait pas disparaître, cela les amplifie.

Résoudre ses problèmes avant de partir

Affronter ses problèmes, quels qu’ils soient, est la seule manière de les régler. Si vous devez partir, faites-le pour de bonnes raisons : votre bonheur, celui de vos proches, une opportunité à saisir ou une évolution personnelle. Mais avant de partir, ne cachez pas la poussière sous le tapis : agissez face à vos problèmes.

Si c’est une question d’argent

Vendez tout ce qui ne vous servira plus, qui vous coûterait encore en stockage. Trouvez des arrangements sains avec vos créanciers sans vous engager sur des montants que vous ne pourriez pas tenir. Soyez prudent. Mieux vaut respecter de petits paiements que de faire de fausses promesses qui vous décrédibiliseraient devant un juge.

Si vous vouliez fuir un conflit personnel

Affrontez-le franchement, mais sans colère. Réfléchissez avant de parler et mettez-vous à la place de votre interlocuteur. Comprenez-le pour qu’il vous comprenne. Un conseil pour améliorer vos relations personnelles et professionnelles : lisez « Comment se faire des amis« .

Ce grand classique vous apprendra à comprendre les réactions des gens et à contrôler les vôtres. Si, malgré vos efforts, la personne ne change pas et que sa fréquentation vous cause plus de tracas que de plaisir, ne vous forcez pas à la fréquenter.

Expliquez-lui que vous préférez prendre vos distances pour votre bien-être commun.

Partir pour de mauvaises raisons : une prison déguisée

Je le répète, la fuite est une mauvaise idée. Le voyage serait un déchirement, non volontaire, et se terminerait mal. C’est d’autant plus le cas si vous la faites subir à votre famille.

Il existe tant de raisons merveilleuses de partir et tant d’excuses infondées pour ne pas le faire. Ce serait extrêmement dommage de choisir la mauvaise cause : votre nouvelle liberté pourrait alors devenir une prison.

Les peurs irrationnelles qui vous retiennent

Voilà, pour moi, la principale raison pour laquelle ne pas partir : d’abord affronter les raisons s’il s’agit d’une forme de fuite. Mais vos proches vous en donneront des tonnes. Vous-même en trouverez tout autant pour vous empêcher d’être heureux. Des peurs irrationnelles, sociales, culturelles.

Mais si vous avez profondément envie de vivre autre chose, et que votre travail ou vos compétences vous permettent de lever l’ancre, ce ne sont jamais que des excuses qui vous maintiennent dans un quotidien rassurant, mais triste.