Choisir de devenir digital nomad en famille sur du long terme a de quoi surprendre.
Faire du monde sa maison est quelque chose que beaucoup de gens ont encore du mal à comprendre.
Ça demande de sortir de sa zone de confort. D’envisager son quotidien différemment. De se débarrasser de bons nombres de préjugés que l’on peut avoir sur les autres pays ou sur nous-même.
On nous pose de nombreuses questions sur ce choix de vie un peu atypique qui est le nôtre depuis juillet 2013.
Ça intrigue. Ça attise la curiosité.
D’autant plus depuis que nous avons tout plaqué et quitté la France pour voyager en permanence.
Il y a une citation que j’aime beaucoup et qui, je pense, résonne pour bon nombre d’entre nous.
Nous sommes habitués, conditionnés, à suivre tous le même parcours. Dès lors où tu décides de prendre un chemin de traverse on te regarde différemment.
Ça n’est pas forcément motivé par de mauvaises intentions. C’est juste difficile pour beaucoup de personnes de comprendre qu’il peut exister une autre façon de vivre que la leur.
Que leurs exigences, leurs attentes ne sont pas – ou plus – forcément les nôtres.
Ne pas posséder de logement à soi, de voiture, cela bouscule les idées que certains se font sur la “réussite”.
La question qui revient souvent est : Quel fut le déclic qui nous a fait basculer dans ce mode de vie itinérant en famille ?
Nous répondons souvent que c’est la vie d’entrepreneur et ses contraintes que nous finissions par ne plus supporter.
Et c’est clairement ce qui nous a poussé vers ce choix de devenir digital nomad en famille : ce quotidien stressé de chef d’entreprise soumis au système. Tellement occupé à faire flotter le navire qu’il ne sait plus pourquoi il est dessus, ni où cela l’amène.
Le ras-le-bol prenait de plus en plus d’ampleur. Cette sensation de vide et d’inutilité que l’on ressent lorsqu’on réalise que notre vie nous échappe.
J’ai (de temps en temps) un petit pincement au cœur pourtant lorsque je repense aux quelques années qui ont précédées notre changement de vie. Nous avons vécu de beaux et grands moments.
Notre mariage entouré de nos proches.
La naissance de notre fils.
Quelques beaux succès professionnels.
La reconnaissance de ce que l’on pouvait avoir accompli.
L’aménagement dans une belle maison dans le Var. Une voiture neuve.
Parmi tout ça, il y avait de vrais et purs moments de bonheur intense.
Mais il y avait aussi pas mal de futilités qui prenaient l’apparat de ce bonheur.
Et la vie se charge de te faire comprendre que rien n’est acquis.
Que ton ciel puisse s’assombrir subitement et qu’aucune éclaircie ne s’annoncera si tu restes sous les mêmes nuages.
Ton activité professionnelle qui chute inexorablement parce que le climat social en France se désagrège.
Et que, forcément, en tant que petit entrepreneur, tu en payes les frais (grèves, moral en berne…)
Mais aussi, parce qu’entreprendre en France signifie se faire saigner par des charges et des taxes à foison.
La routine métro-boulot-dodo qui devient insupportable.
Tout cela fait partie de la vie et on pense ne pas pouvoir y échapper.
On serre les dents. On fonce tête baissée. Le nez dans le guidon. Pour surmonter ces « mauvais moments à passer ».
Et un jour chasse l’autre. On tient debout. On se redresse même jusqu’au prochain coup.
On trouve des solutions. On fait bon gré mal gré.
On suit le système en essayant de boucler au mieux les mois et payer les salaires.
Personnellement, je ne regrette pas notre vie d’avant et elle ne me manque pas.
J’assume mes erreurs. Je me suis laissée emporter par ce quotidien que tant d’hommes et de femmes, de parents connaissent.
Je dois même t’avouer un truc personnel…
J’avais renoncé à évoluer. Je me contentais de ce que j’avais.
Parce que je croyais que c’était tout ce que je méritais.
Être stressée ? Surmenée ? Ça me semblait le lot quotidien.
De quel droit aurais-je pu me plaindre ? Régulièrement, la vie nous faisait envisager pire.
Il ne me venait pas à l’esprit que je puisse faire autre chose que ce que pour quoi j’étais « programmée ».
Je n’avais de toute façon pas suffisamment confiance en moi pour imaginer un dixième de seconde être capable de vivre différemment.
Bien sûr, devenir digital nomad en famille ne m’avait jamais effleuré l’esprit.
Je n’avais pas d’ambition particulière.
On dit souvent qu’il ne faut pas oublier ses rêves d’enfant, qu’ils sont importants et que nous devons tout faire pour les réaliser en étant adulte.
Eh bien moi, je crois qu’enfant, je n’avais pas de rêve. Ou alors je ne m’en souviens plus.
En tout cas, ils ne devaient pas être si précieux à mes yeux pour que j’y prête si peu d’attention.
Et je regrette d’avoir eu cet état d’esprit-là.
Mais voilà, ce n’était certainement pas le bon moment. Je n’étais pas encore prête au changement. J’ai donc continué à laisser filer le temps, jour après jour, réalisant mes tâches en mode automatique.
Le déclic qui change une vie
Et puis, il y a ces événements drapés de noir qui viennent tout basculer en nous mettant face à notre propre existence. Ces proches qui nous laissent.
On se sent encore un peu plus lourd. Plus isolé.
On prend conscience de la futilité de certains combats. Et de ce temps qui passe et nous entraine dans sa course.
Il n’est plus possible de faire machine arrière.
Mais, heureusement, une petite voix nous chuchote enfin qu’il serait peut-être temps de réagir…
On est plus proche des 40 ans que des 30… Une moitié de vie. La fameuse crise.
Et qu’a-t-on fait de cette vie ? Bonne question. Pas grand-chose finalement.
C’est en écrivant ces mots que je réalise que ce « déclic » qui nous a fait basculer vers une vie atypique avait déjà commencé à faire germer quelques graines de-ci de-là.
Qu’il m’a donné l’impulsion pour sortir de cette passivité dans laquelle je m’étiolais.
Parce qu’attendre la retraite pour réaliser ses rêves (ou compter sur le loto pour voyager) ne peuvent pas être des objectifs de vie ! Ce n’est pas possible !
C’est bien trop triste.
Et c’est peut-être le même constat pour toi.
C’est vrai. C’est douloureux d’accepter que la vie ne tienne qu’à un fil. Qu’il peut ne pas y avoir de « plus tard je ferai ceci ou j’irai là… »
Ce n’est pas très gai ce que je raconte. Je le sais aussi. Mais c’est la triste réalité.
Qui n’a pas dans son entourage une personne partie trop tôt, ou au seuil de sa retraite ?
Alors, lorsqu’avec Patrice nous avons commencé à discuter d’un changement de style de vie… De voyages… Je crois qu’au fond de moi cela devenait une nécessité… (Même si je craignais cet inconnu.)
Et dès lors que tu laisses entrer l’espoir dans ton cœur et que tu ouvres ton esprit à ce qui t’entoure, tu réalises que TOUT est possible.
De sédentaire à digital nomad en famille
J’avais peur d’abandonner mes repères mais, en même temps, cela m’attirait irrésistiblement.
Après tout, que pouvait-il nous arriver ? Rien de pire qu’une vie subie.
Faire des choix inconfortables est ce qui donne du piment à la vie. Dépasser ses peurs. Se laisser guider par cette petite voix intérieure qui te dit « vas-y fonce ! »
Porter simplement le plus longtemps possible son rêve de liberté. Et on verra bien !
Vivre ses rêves et s’en inventer d’autres à chaque fois, pour ne jamais avoir de regrets.
Chaque personne est unique et le chemin vers l’épanouissement personnel aussi.
Si tu penses être un peu comme moi avant ce départ, je vais conclure ce texte en t’invitant à te poser les bonnes questions.
Affronte de face cette vérité qui te fait peur. Ce constat qui te fait mal.
Parce que ce n’est pas normal de subir un quotidien. De subir un travail. De subir une relation qui ne t’apporte pas de bonheur.
Tu n’es pas obligé(e) de souffrir et d’encaisser sans réagir.
Et tu peux très bien vivre plusieurs vies en une seule. Te tromper et puis recommencer. Ça fait partie de la vie.
Tu peux expérimenter un mode de vie ou de travail différent.
Tout est possible finalement lorsque tu te l’autorises.
Ce qui compte, c’est de croire en toi, en tes valeurs et assumer qui tu es RÉELLEMENT.
Après tout, toi-seul(e) sais ce qui est bien pour toi. 🙂
J’ai mis du temps à comprendre ça et à le mettre en pratique.
J’espère qu’en lisant ces lignes tu auras, à ton tour, LE DÉCLIC pour changer ce qui ne va pas dans ta vie personnelle ou professionnelle.
Peut-être pour devenir une famille nomade digitale comme nous ? Un voyageur au long cours ? Un entrepreneur libre ? Un artiste ?
Ou simplement une personne libre de ses choix et qui les assume fièrement.
Bonjour
Une question que j’arrive pas a résoudre, comment faite vous pour l’adresse de résidence car les gouvernements nous en impose une pour les impôts ?
Merci
Bonjour Lionel, il n’y a rien de compliqué et c’est un sujet que j’ai abordé dans un article que vous pouvez lire ici : https://www.famille-nomade-digitale.com/devenir-nomade-comment-recevoir-son-courrier/
Bonjour, ça fait tellement de bien de lire ça au réveil!
J’ai tellement envie de cette vie depuis des années mais beaucoup de freins!
Un divorce qui s’éternise depuis 5 ans et m’oblige à rester en France pour mon fils dont j’ai la garde et le père le droit de visite et d’hébergement. Pas possible donc de l’amener dans mes voyages.
J’ai pourtant la chance d’avoir des amis et de la famille un peu dans les 4 coins du monde et ça me frustre énormément de les voir peu souvent.
D’autre part il y a aussi le manque de confiance en moi (même si j’aime écrire et que j’aime internet que j’utilise déjà pour mon boulot, je me sens très peu compétente pour me lancer!).
Aussi j’ai peur d’imposer à mon fils de 12 ans une vie qu’il n’aura pas choisi. Alors sacrifier la mienne ?
J’ai en même temps la frustration de passer à côté de ma vie car je sais que cette vie-ci n’est pas la mienne. Boulot, dodo, charges etc… L’impression à 41 ans de perdre encore des années précieuses de ma vie.
L’épuisement aussi car il ne me reste ni courage ni force après avoir mis 5 ans d’énergie dans un divorce ravageant. Pourtant j’ai plein de projets qui bouillonnent dans ma tête!
Merci pour cet article qui fait du bien et j’espère à force de lire des témoignages si riches avoir enfin ce déclic!
Bonne continuation dans votre passion c’est inspirant!
Merci Aurore pour votre message qui me touche beaucoup.
J’espère sincèrement que votre situation personnelle s’améliorera et que vous parviendrez à réaliser ce qui vous tient à coeur.
Allez y par palier : créez vous une activité qui vous permette d’être plus libre de voyager.
Même si ce n’est que pour quelques jours, cela sera déjà un début.
Peut-être en vous lançant dans la rédaction web ?
Vous devez reprendre confiance en vous (je sais c’est facile à dire^^) et vous lancer dans un nouveau challenge.
Ecrire des articles sur ce blog ou pour des clients, cela à fortement contribué à me donner confiance. )
Nos voyages aussi.
Votre divorce finira par se finaliser et peut-être que vous trouverez un terrain d’entente avec votre ex mari afin de voyager de temps en temps avec votre fils.
Travaillez sur votre projets même s’ils ne se mettant pas en place là, maintenant.
N’hésitez pas à me contacter par le formulaire du blog si vous souhaitez que l’on discute plus longuement.
Bon courage.
Merci pour ce témoignage sincère, si criant de vérité sur ce système qui sclérose les âmes finalement. J’ai perdu mon job à 56 ans déclenchant enfin ce projet de longue date que de quitter mon appart pour un mode de vie alternatif, pour le moment en poids lourd aménagé, je me sens depuis quelques mois en phase avec mes envies les plus profondes, simplicité de vie et liberté plus forte.Un seul regret: ne pas l’avoir fait avant 🙂
Au plaisir de vous relire.
Jérôme
Merci à vous Jérôme pour votre message.
Parfois, ce qui semble être une catastrophe sur le moment( perdre son travail) peut au contraire être la meilleure chose qui nous arrive.
Cela vous à mit au pied du mur et vous avez osé vous lancer dans un nouveau style de vie.
Félicitations !
Je vous souhaite tout plein de belles choses dans votre nouvelle vie !
Ce récit est touchant, je devine les jours de souffrance et les décisions à prendre. Le bond dans le vide et le soulagement d’être encore vivants, unis, en bonne santé et finalement heureux. Le courage paye toujours. Bonne route famille libre. 😉
Merci Michelle pour ses mots si bienveillants et qui me font chaud au coeur.
Merci pour ce témoignage et la sincérité de vos propos.
Il n’y a peut-être pas à opposer la vie d’avant et la vie actuelle,
A un moment donné, chacune avait un sens.
L’important est sans doute d’avoir pu changer de cap, au bon moment.
Bonne poursuite de votre voyage (de vie).
M.
Je vous remercie pour votre message.
Vous avez raison Marc, tout ce que nous vivons (bon ou mauvais) à un sens et nous forme à devenir une meilleure version de nous même.
Même si cela prend parfois un certain temps. 🙂
Cet article à propos du « déclic » me parle particulièrement, non pas parce que je rêve de changer de vie mais parce que j’ai décidé du jour au lendemain de changer notre mode de vie. Un mari en déplacement en permanence, 1 enfant qui n’aimait pas du tout l’école et un autre qui ne semblait pas s’épanouir en crèche. Et moi qui courait pour être à l’heure le matin, qui gérait mes enfants seule au quotidien. Une opportunité s’est offerte à moi pour un nouveau travail (dans lequel les horaires allaient être plus compliqués, j’allais encore + courir) et je me suis dit « est-ce que c’est ce que je veux vraiment, ce dont on a besoin ? J’ai toujours fait en sorte de m’épanouir professionnellement, je ne conçois pas que l’on puisse aller au travail à reculons, qu’on y reste en se plaignant, je n’avais pas de souci de ce côté là mais mon souhait était tout autre. Me consacrer au bien être de ma famille, que l’on puisse être tous ensemble au quotidien. Nous sommes aujourd’hui itinérants, en fonction des déplacements de mon conjoint, nous faisons l’instruction en famille et tout le monde s’en réjouit !
Magnifique témoignage Leslie ! 🙂
Vous avez su vous construire une vie sur mesure pour le bien être de votre petite famille.
Cela n’a pas du être facile de prendre ces décisions -refuser un nouveau travail, devenir itinérants – mais vous l’avez fait et c’est le principal.
Je vous souhaite tout plein de bonheur avec votre petite famille.